Un projet d’extension des horaires de la bibliothèque Part-Dieu – avec une ouverture au public du lundi au samedi – et d’harmonisation des cycles de travail sur le réseau de la bibliothèque municipale est en cours d’élaboration.
Les organisations syndicales ont rencontré la direction de la BML à deux reprises pour échanger autour du projet, ainsi qu’un grand nombre d’agents pour entendre leurs attentes. Si les agents concernés et les organisations syndicales ne s’opposent pas au principe d’une extension et d’une harmonisation des horaires, toutes et tous ont de grandes inquiétudes vis-à-vis de la méthode et des moyens qui sont pour l’instant choisis pour les mettre en place.
Sur la méthode :
le calendrier présenté par la direction apparaît unanimement aux OS comme intenable. Une présentation du projet en CST pour une mise en œuvre effective au 1er janvier 2024 relève en effet de la pensée magique au vu du degré d’avancement du projet.
Sur les moyens :
les premiers échanges ont mis en avant la volonté de la direction de “mutualiser” les agents de la BM Part-Dieu, en les affectant dans plusieurs départements à la fois, afin de soulager les services en déficit. Cette mutualisation s’avère inopérante en raison des besoins humains structurellement déficients dans certaines équipes.
Dans les bibliothèques de quartier, le projet d’harmonisation des horaires doit permettre aux agents de bénéficier d’un volant garanti -et à la hausse- de samedis libérés. Mais force est de constater qu’il ne correspond pas à une demande claire et partagée des agents concernés. Car la libération de samedis impliquerait de travailler plus du mardi au vendredi, ce qui ne convient pas nécessairement à l’ensemble des agents.
Les souhaits des agents ont là encore été “supposés” sans qu’elles et ils ne soient consultés, ni que l’impact sur leurs conditions de travail ne soit évalué. Bien évidemment il n’est pas question pour la direction de réduire ou de modifier la charge de travail (en terme d’action culturelle notamment).
Pour ce qui est de la Part-Dieu, les scénari proposés par les services les plus en tension et notamment le service des publics ou le département jeunesse sont tout simplement inacceptables (semaine de 6 jours au lieu de 5, journée continue, emploi massif de vacataires …).
Globalement, tout ou partie des impacts anticipés à ce jour de cette réorganisation serait absorbée par l’embauche de “vacataires.”
Or l’emploi massif d’agents non-titulaires sur des besoins permanents (accueil du public, aide au rangement, au prêt-retour, etc..) est un scandale que ce projet de réorganisation du temps de travail se propose cyniquement d’amplifier. Ce qui va à l’encontre des engagements initiaux de la majorité actuelle, notamment en terme de déprécarisation.
Sur les conséquences :
La modification des cycles et l’organisation du travail pour la majorité des agents de la BML va avoir des impacts considérables sur –> leur vie personnelle et leur emploi du temps. Elle va aussi engendrer des semaines plus longues et plus lourdes pour les agents qui ne travaillent actuellement pas le lundi, ou pour celles et ceux qui devront “rendre” les heures prises sur des samedis. Elle va impacter le fonctionnement de beaucoup d’équipes, qui, divisées en deux par les cycles de travail, verront leur possibilité de travailler ensemble réduite, mettant ainsi à mal le collectif de travail. Elle pourrait impacter à la baisse le nombre de CP et de RTT pour les agents des bibliothèques d’arrondissement, si des cycles pluri-hebdomadaires leur étaient imposés… Elle va, selon la direction, freiner voire restreindre le recours au télétravail.
Si l’on peut entendre de la direction le souhait d’une plus grande homogénéité/ lisibilité des cycles de travail, il est impensable que de nouvelles contraintes ne soient accompagnées de compensations substantielles.
Chacune et chacun des agents de la BML a particulièrement à cœur sa mission de service public. Pour autant, ils refusent un projet qui, tel qu’il est construit aujourd’hui, viendrait dégrader leurs conditions de travail.
Aujourd’hui nous demandons donc un projet d’extension des horaires à la Part-Dieu et d’harmonisation des horaires sur les territoires qui :
N’engendre pas une dégradation des conditions de travail et de la santé des agents par des rythmes plus intensifs, des semaines plus longues, des baisses de congés, des effectifs en tension permanente.
Formalise des effectifs minimums qui ne nuisent ni à la qualité du service rendu ni aux conditions de travail, et un PCA dont les principes directeurs seront élaborés avec la DGRH, le SSVT et l’ensemble des OS.
Ne repose pas que sur une somme de contraintes supplémentaires mais s’accompagne dès lors de compensations à hauteur des efforts demandés.
Se base sur des moyens humains supplémentaires et pérennes et soit l’occasion de compenser les déficits RH structurels de plusieurs services.
En somme un projet qui serait en accord avec les valeurs sociales affichées et portées par la mairie de la ville de Lyon !
