Le feuilleton continue pour les agents des salles de spectacle municipales. Après plusieurs mois de mobilisation et un premier recul de la Ville sur la question de la rémunération des heures de nuit, une nouvelle étape vient confirmer le double discours de l’administration.
Le 31 octobre, la CGT Ville de Lyon a reçu la réponse écrite de la direction faisant suite à une réunion de négociation du préavis de grève tenue le 28 octobre. Dans ce courrier, l’administration confirme son « accord de principe » pour appliquer une majoration de 6 euros par heure effectuée entre 21 heures et minuit.
Cependant, la Ville précise qu’elle « ne peut s’engager sur une éventuelle rétroactivité » et que la mesure serait effective « à compter du 1er novembre 2025 ».Une annonce reçue… le 31 octobre, ce qui revient à inventer une rétroactivité dans le futur.
Ce choix de date est d’autant plus absurde que le Conseil municipal avait voté dès mars 2024 l’application de cette majoration pour l’ensemble des agents de la Ville travaillant en horaires décalés.
De plus l’administration reconnaissait elle-même en avril 2025 que les agents des salles auraient dû en bénéficier depuis le début.
En choisissant d’ignorer cette réalité, la Ville envoie un message clair : elle ne souhaite pas reconnaître le travail de nuit effectué par les équipes techniques, régisseurs et électro-sonorisateurs qui assurent chaque soir la continuité des activités culturelles municipales.
La réponse de la direction ne s’arrête pas là. Elle annonce vouloir accélérer la révision du règlement intérieur du service, en y intégrant la question des cycles de travail, et remettre en question la programmation des dimanches en heures supplémentaires.
L’administration entend aller vite, en promettant un « cadre stabilisé » d’ici la fin du premier semestre 2026. Une précipitation qui laisse craindre une concertation réduite à peau de chagrin.
Depuis des mois, la CGT alerte sur ces tentatives de démantèlement progressif des acquis locaux. En novembre 2024 déjà, nous écrivions dans La Tribune que l’intégration de ces sujets dans les projets CRM n’était qu’un moyen de min
er le dialogue social.
Cette prédiction se vérifie aujourd’hui : derrière les discours policés sur la « modernisation du service », la Ville applique les politiques d’austérité qui depuis la loi de Transformation de la Fonction publique de 2019 fragilisent les droits des agents et vident de leur sens les missions du service public.
Face à la volonté de rogner sur les conquis sociaux, les agents des salles municipales réaffirment leur détermination à obtenir l’application pleine et entière de la majoration de 6 euros par heure de nuit, ainsi que la reconnaissance de leurs conditions de travail réelles, notamment concernant le travail le dimanche.
La CGT Ville de Lyon restera mobilisée aux côtés de celles et ceux qui font vivre la culture à Lyon.
Affaire à suivre…
