Qui aurait pu s’attendre à trouver un article sur le dernier Lucky Luke dans la rubrique culture de La Tribune ?
Le titre de cet album, « Un cow-boy sous pression », semble pourtant assez énigmatique. Mais l’illustration en dit plus long : on y voit le célèbre cow-boy en train de lire un préavis de grève.
Eh oui, cet épisode de l’homme qui tire plus vite que son ombre aborde la grève des employés des brasseries de Milwaukee. Cette ville, marquée par une forte immigration germanique aux États-Unis, sert de toile de fond à une intrigue.
Lucky Luke est envoyé sur place pour tenter de mettre fin au conflit social. Au fil de son aventure, il croise des personnalités marquantes, dont le célèbre Karl Marx, ainsi que d’autres figures allemandes de l’époque.
En réalité, rien de surprenant à ce choix scénaristique, puisque cet album est le sixième réalisé en collaboration avec Jul. Il ne s’agit évidemment pas de Jul, le rappeur marseillais malheureusement trop bien connu, mais de Jul, le dessinateur et caricaturiste, créateur de Silex and the City, une bande dessinée également adaptée en dessin animé. Cet artiste, qui a collaboré avec L’Humanité, insuffle à Lucky Luke un engagement social.
Dans cet album, le cow-boy croise même une version fictive de la CGT, ici appelée « Confédération Germanique des Travailleurs ». Cependant, la gestion du conflit dans cette histoire reste bien éloignée de la réalité historique. Aux États-Unis, le patronat avait souvent recours à des agences comme Pinkerton pour briser les grèves, une méthode loin de l’angélisme bon enfant de Lucky Luke…