Dans la Tribune numéro 82 de juillet 2023 nous avons abordé le sondage sur la qualité de vie au travail.
Cette enquête a été diffusée largement par la ville et 2 737 agents y ont participé soit 33 % des effectifs.
Lors d’un comité de dialogue social le 11 septembre, l’administration nous a enfin fait parvenir le rendu de ce « baromètre».
Pour l’administration « tout n’est pas parfait mais le baromètre met en évidence des éléments très positifs ».
Bien évidemment la CGT n’a, à aucun moment, remis en question la globalité de la gestion de la ville. Dans l’article cité précédemment nous disions même « oui il y a des choses positives mais pour combien de pertes de conquis … ».
Les éléments positifs ne nous étonnent pas en ce qui concerne l’attachement des agents à leur métier et à leurs outils de travail, les agents disent globalement, « ils aiment leur travail où ils ont le sentiment de faire des choses variées et intéressantes ».
Les autres éléments à souligner sont les bonnes relations entre collègues de travail et avec leurs responsables hiérarchiques.
Or, ce qui à nos yeux nous paraît beaucoup moins positif dans le retour de ce sondage, est que 74 % des agents disent exercer un travail usant sur le plan moral ou physique, 67 % des agents estiment ne pas avoir suffisamment de temps, 70 % des répondants disent que leur charge de travail est impactée par les postes vacants alors que 24 % des agents sont fortement exposés à des risques d’incivilités, d’agressions de la part des usagers.
A de nombreuses reprises la CGT a fait remonter les difficultés croissantes du fait du grand nombre de postes vacants. L’allongement du temps de travail avec le passage aux 1 607 heures n’a aidé en rien l’usure professionnelle.
23 % du global et 30 % des femmes disent avoir été harcelés par des collègues. Ces chiffres ont de quoi être alarmants. Or les résultats communiqués ne nous permettent pas de tirer de conclusions sur le type de harcèlement.
36 % des agents ayant répondu sont satisfaits de la couverture prévoyance proposée par la ville mais combien ne le sont pas ? Quelle est la stratégie de communication ? On parle de la minorité satisfaite mais on oublie la majorité …
Il en est de même pour les 28 % qui estiment que les décisions prises sur l’organisation du travail sont en cohérence avec les besoins du terrain. Mais que pensent les autres ?
A la question salariale 15 % d’entre eux estiment être payés correctement, ce qui correspondrait à 405 agents. Nos directeurs auraient-ils rempli autant de questionnaires ?
A la CGT nous ne connaissons pas un agent heureux de sa rémunération. C’est souvent la première revendication que les agents nous demandent de porter, juste derrière leurs conditions de travail qui se dégradent à vue d’œil.
Pour finir 40 % des femmes et 44 % des hommes estiment avoir la possibilité d’évoluer à d’autres postes, 59 % des femmes et 63 % des hommes considèrent que leur travail permet un bon équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle.
Nous le redisons, en l’état actuel des choses, il est compliqué de faire des analyses à partir de ce baromètre sans avoir pu voir les chiffres par délégation, métier et catégorie.
Il en ressort tout de même que les mécontentements portés par la CGT remontent fortement.
Quant à la question de la semaine de 4 jours le document remis n’en fait pas référence. Pourquoi ?
A quoi devrons-nous nous attendre sur ce dossier ?
La charte du dialogue social qui tenait tant à cœur à nos élus, au service public, prévoyait ce type de consultation mais quelles en seront les conséquences sur notre travail de demain.
Et ce simple constat ne permet pas de le dire s’il n’est pas suivi d’effets. Il faut que ces actions aillent dans le bon sens.
Si nos élus voient du beau temps dans ce baromètre, à l’horizon nous nous y voyons un ciel noir, plein de nuages.
Il ne tient qu’à eux d’éviter la tempête.