Halte aux violences sexistes et sexuelles !

Comme chaque année, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, nous réaffirmons l’évidence : il n’y aura pas d’égalité réelle sans lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS).
Ces violences traversent toutes les sphères de la société et frappent tous les milieux sociaux. Elles peuvent s’exercer dans la rue, au sein du couple, dans les institutions… mais aussi sur les lieux de travail. Et c’est précisément là que la CGT entend faire bouger les lignes.
À Lyon, la CGT Ville de Lyon avait déposé un préavis de grève couvrant l’ensemble des agents de la ville et du CCAS pour la journée du 25 novembre.
Ce préavis visait à permettre à toutes et tous de se mobiliser dans le cadre de cette journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Cette date aura été l’occasion de revendiquer l’égalité salariale réelle, la reconnaissance des métiers féminisés, la formation des agents, et la pérennisation du congé menstruel.
Un rassemblement a d’ailleurs eu lieu à midi place Guichard, et une manifestation avait était prévue le 22 novembre à 15 heures, place Bellecour. Ces moments de lutte collective ont rappelé que les droits des femmes et l’égalité professionnelle sont au cœur de nos revendications.
Car lutter contre ces violences, c’est aussi lutter pour des salaires justes, pour la dignité au travail, pour des services publics renforcés et pour un monde débarrassé de toutes les formes de domination. Les violences sexistes et sexuelles ne relèvent pas du fait divers.
Elles traduisent un pouvoir patriarcal encore solidement installé, que seule une mobilisation collective, syndicale et féministe pourra faire reculer.
Ce continuum de violences nourrit un climat de peur, d’autocensure et de souffrance. Les femmes qui osent parler sont souvent accusées de « fragilité » ou de « conflictualité ».
Dans certains services, la parole féminine reste systématiquement disqualifiée, tandis que les comportements sexistes sont tolérés, voire banalisés.
Ces violences ne sont pas des « dérapages individuels », mais un rouage d’un système d’inégalités plus large. Les femmes représentent la majorité des salariés précaires, des temps partiels imposés et des bas salaires.
Les métiers féminisés – soins, éducation, nettoyage, vente, administration – sont aussi les plus mal rémunérés et les plus exposés au mépris social. À la violence économique s’ajoute la violence symbolique, celle qui invisibilise, infantilise ou décrédibilise les femmes dans leur travail.
Les violences sexistes et sexuelles ne s’arrêtent malheureusement pas à la porte des entreprises ou des administrations.
Le monde du travail reproduit, amplifie parfois, les rapports de domination qui structurent la société. 80 % des femmes déclarent avoir subi du sexisme au travail, et une femme sur trois affirme y avoir déjà été harcelée ou agressée sexuellement. Dans la fonction publique comme dans le privé, ces violences restent largement invisibilisées.
Six ans après le Grenelle contre les violences conjugales et huit ans après la proclamation de l’égalité femmes-hommes comme « grande cause nationale », le bilan gouvernemental est d’une effarante pauvreté.
Le budget public consacré à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles plafonne à 184 millions d’euros, alors que la Fondation des Femmes estime qu’il faudrait au minimum 2,5 à 3 milliards pour une action efficace.
Les associations spécialisées restent sans moyens suffisants, les structures d’accueil sont saturées, les personnels en première ligne épuisés.
Pendant ce temps les violences continuent. En France, 94 % des plaintes pour viol sont classées sans suite, un chiffre qui illustre le désintérêt des institutions pour les victimes et la persistance d’une culture de l’impunité.
La CGT revendique la mise en œuvre immédiate de mesures concrètes. Chaque administration doit disposer d’un véritable plan de prévention des violences sexistes et sexuelles.
La sensibilisation annuelle du personnel et la formation obligatoire des encadrants, représentants du personnel et professionnels de santé au travail doivent devenir la norme.
Les référents chargés de la lutte contre les violences sexistes et les discriminations doivent bénéficier de moyens matériels et humains pour exercer leur mission.
Les employeurs devraient systématiquement prendre en charge l’ensemble des frais liés aux faits de violences survenus en lien avec le travail et garantir aux victimes des congés spécifiques et un accompagnement psychologique.

Laisser un commentaire

Vous avez des propositions, des suggestions ou des réaction à apporter ? N'hésitez pas à commenter cet article...

guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments

Suivez-nous sur les réseaux

Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com