Fin des spécificités dans les écoles de la ville de Lyon ?

Lors du dernier CST du 4 novembre, nous nous faisions l’écho des préoccupations grandissantes des agentes du service Éducation de la ville de Lyon face à la volonté de faire renaître un pôle technique, précédemment abandonné suite à des mouvements de grève massifs et à un profond rejet par les agentes.
Ce projet, que nous avions déjà qualifié de mortifère, refait surface sous une nouvelle forme,celle des postes pluricompétents!
Nous avons obtenu lors de ce CST que la sécurisation des locaux qui est une spécificité du métier de gardiens de bâtiments scolaires soit retiré de leur fiche de poste.
Il est essentiel de rappeler qu’il y a quelques années, les agentes s’étaient mobilisées contre l’instauration de ces postes pluricompétents qui auraient abouti à une perte d’expertise des agentes des écoles au profit d’une polyvalence déguisée et délétère pour leur conditions de travail.
La réintroduction aujourd’hui des postes pluricompétents, mêlant les rôles d’Agents Spécialisés des Écoles Primaires (ASEP), d’agents de restauration et même celui de gardien avant le retrait par la CGT de la sécurisation des locaux, ne fait que relancer un débat que nous pensions clos.
Réduire des métiers avec des compétences spécifiques à de simples tâches polyvalentes va à l’encontre des fondements mêmes de notre service public éducatif !
Aujourd’hui ce sont surtout des agentes souvent contractuelles qu’on missionne sur ces postes précaires. Elles seraient le couteau suisse des établissements scolaires pouvant réaliser à la fois tout les métiers et avoir des missions à rallonge.
Nous devons nous interroger sur les motivations réelles derrière cette volonté de réintroduire des pratiques jugées inadaptées par le passé.
Loin de répondre aux besoins des établissements scolaires, ces nouvelles pratiques risquent de biaiser les missions et de créer un flou quant à la répartition des tâches, compromettant de ce fait la qualité du service auprès des enfants sans parler de la perte de sens des agentes et des managers de proximité démuni devant choisir entre le bon sens et les directives imposées par l’administration.
Le fait que l’on cherche à amalgamer des postes qui, par nature, répondent à des besoins distincts est révélateur d’une méconnaissance des enjeux de nos missions et de l’importance de chaque métier au sein des écoles.
L’argument avancé par l’administration selon lequel la polycompétence permettrait de prévenir l’usure professionnelle est fallacieux.
En réalité, cette multiplicité des tâches pourrait mener à une surcharge de travail significative, à un stress accru et à un risque de pathologies multiplicatrices pour les agents.
Serait-ce la raison pour laquelle ces postes sont essentiellement des contrats à mi-temps?
En effet, sur les 75 créations de postes 40 sont des postes d’agent d’entretiens et de restauration dont 26 en mi-temps.
Nous ne pouvons accepter que cette approche entraîne une dégradation des conditions de travail, alors même qu’un rapport du dialogue social sur les aménagements de postes souligne une explosion des risques liés à un environnement de travail délétère.
La dégradation continue des conditions de travail n’est pas qu’une simple préoccupation ; elle a des conséquences concrètes sur notre capacité à offrir un service éducatif de qualité à nos élèves.
L’absentéisme croissant, la perte de compétences spécifiques et la rotation accélérée du personnel en sont des indicateurs alarmants. Les enfants accueillis dans nos établissements méritent un environnement stable et des professionnels formés spécifiquement à leur bien-être.
En place des promesses d’amélioration, nous constatons une régression! Ne laissons pas le souvenir des luttes passées s’effacer au profit d’une seule logique de rentabilité qui met à mal notre mission d’éducation.
Nous devons revendiquer la reconnaissance des spécificités de chaque métier au sein de notre service, lutter pour des conditions de travail dignes, et nous opposer fermement à cette régression déguisée qui menace nos métiers!
L’avenir de l’éducation à Lyon doit passer par une valorisation de chaque métier, condition essentielle pour garantir un service public de qualité si cher aux agents qui travaillent dans les écoles.
Nous lutterons avec détermination à chaque fois pour défendre nos droits, notre reconnaissance et des conditions de travail digne pour chacun(e) des agent(e)s travaillant dans les écoles. Chaque métier, RRS, ARS, ASEP, ATSEM, GARDIEN est essentiel!

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