Put your soul on your hand and walk

« Put your soul on your hand and walk. » en français « Mets ton âme dans ta main et marche »….
Ouvrir ses paumes et y faire passer son âme pour la relier au monde…Mettre son âme ailleurs que dans sa tête, pour ne pas devenir fou – folle – sous les bombardements, au milieu des décombres, pour continuer à avancer, à vivre malgré le danger.
La réalisatrice iranienne Sepideh Farsi a tenté de se rendre dans la bande de Gaza en avril 2024 avec le projet d’un film documentaire sur la vie sous l’occupation Israelienne mais l’interdiction d’entrer à Gaza l’en empêche.


Jusqu’à ce qu’elle rentre en contact avec Fatima Hassona, photographe et journaliste de 24 ans habitant sur place, qui deviendra ses yeux et ses oreilles dans la ville de Gaza
La réalisatrice a monté son film en intercalant ses discussions en appel visio avec cette jeune gazaoui, et les photos prises par cette dernière dans sa ville détruite, qu’elle refuse de quitter.
Lorsqu’elle prend ses photos, Fatma dit vouloir souligner la lumière et la vie persistantes au milieu du carnage et de la noirceur. Elle photographie pour témoigner. Pour témoigner qu’on tue son peuple, méthodiquement, systématiquement, aveuglément… civils, écoles devenues refuges, hôpitaux…
Les gens nettoient les morceaux de corps humain en milles lambeaux devant leurs immeubles effondrés, tout en en cherchant des restes de leur vie matérielle…
Pendant les appels visio, elle tourne parfois son objectif en direction de la ville en ruine, et nous, spectateurs nous découvrons l’horreur …
On connaît cette horreur au travers des médias. Mais ici, on la voit à travers l’intimité de son œil, de la fenêtre de sa chambre, en haut de son immeuble qui tient encore inexplicablement debout au milieu des ruines à perte de vue. Le bruit incessant des avions, des alertes, des tirs, des hélicoptères « que font-ils avec des hélicoptères ? » demande la réalisatrice « ils nous tuent » répond Fatma.
Partir ? Pour aller où ? « Nous n’avons rien d’autre » …nulle part où aller.
Fatma décrit son quotidien sans jamais (ou presque) cesser de sourire, malgré les larmes…de son magnifique sourire de jeune femme, belle, pudique, intelligente, lucide … « au début on avait plus de farine, on mangeait les graines pour animaux » puis plus rien… les enfants demandent « qu’est-ce qu’on mange maman aujourd’hui ? » « rien » …le manque d’eau, le manque de tout.
C’est une chose de savoir et de comprendre ce qu’il se passe à Gaza, mais ce film nous bouleverse car il nous fait aussi ressentir les choses dans notre chair. Souffrir avec … le sens premier de compatir. Ce sont nos frères humains : dans quel état physique et mental serions-nous si nous étions à leur place ?

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