Les Bourses du Travail
La fin du 19ème siècle correspond au développement de l’emploi industriel. Il n’existait pas alors de système de placement des ouvriers (ni au niveau de l’État ni à celui des communes). La formation professionnelle, qui existait dans les corporations, était absente pour les nouvelles professions. Les assurances sociales existaient seulement pour quelques professions.
La création des Bourses du Travail par certaines municipalités, comme à Lyon, devaient répondre à ces problèmes. L’activité en leur sein des militants des organisations ouvrières dont les syndicats a permis d’en faire des lieux au service des travailleurs.
C’est ainsi que les Bourses du Travail, dont celle de Lyon, ont mis en place des services essentiels pour la population ouvrière en termes d’emploi, d’assurances sociales, d’éducation, de culture et de formation professionnelle.
Elles furent également des lieux de revendications, d’organisation et d’actions ouvrières. Elles ont facilité la structuration syndicale du monde ouvrier.
La Bourse du Travail de Lyon
C’est en 1891 que fut installée, cours Morand dans le 6e arrondissement, la première Bourse du Travail à Lyon. Le maire, Antoine Gailleton, mit à la disposition des syndicats l’ancien Théâtre des Variétés.
Avec le développement du syndicalisme et la création de nombreux syndicats, cette Bourse du Travail se révélera rapidement exiguë. Des problèmes de sécurité et l’évolution du rôle de la Bourse du Travail nécessitent de trouver un autre lieu pour accueillir les syndicats et leur permettent de mener leurs activités.
Au milieu des années 1920, pour répondre aux demandes des syndicats, un projet de construction d’une nouvelle Bourse du Travail, soutenu par le maire Edouard Herriot, est à l’ordre du jour. Le conseil municipal du 11 février 1929 confie la réalisation de la nouvelle Bourse du Travail, place Guichard, à l’architecte Meysson.
Au printemps 1934, la construction de la Bourse du Travail est achevée et mise à la disposition des syndicats. L’inauguration officielle aura lieu le 3 mars 1935, retardée par Edouard Herriot en conflit avec les syndicats qui voulaient que cette inauguration ait lieu au son du chant révolutionnaire l’Internationale.
L’histoire de la CGT à Lyon est très liée à celle de la Bourse du Travail. D’importants congrès s’y tiennent, comme celui du Bâtiment et de la Métallurgie en juillet 1938. Des meetings rempliront la salle Albert Thomas lors des grandes luttes syndicales notamment en 1936 et 1968.
Georges Chazeaux, secrétaire de la Bourse du Travail pendant la Seconde Guerre Mondiale
Georges Chazeaux est un syndicaliste de la CGT. Il est en 1939, secrétaire du syndicat des métaux de Lyon et secrétaire de la Bourse du Travail de Lyon. Le 26 avril 1940, il est nommé représentant ouvrier des industries de la métallurgie à l’office départemental du Rhône et municipal de Lyon de placement de la main d’œuvre.
Après l’armistice de juillet 1940 et la mise en place du régime de Philippe Pétain, il continue de mener une activité syndicale légale et parallèlement il s’engage dans l’action illégale et la Résistance au sein du réseau Gallia. La Bourse du Travail sera un lieu de Résistance notamment pour la fabrication de faux papiers…
Suite à une dénonciation, il est arrêté le 18 juillet 1944. Il est emprisonné à la prison de Montluc.
Il fut exécuté à Saint-Genis-Laval le 20 août 1944 avec plusieurs dizaines de résistants extraits de la prison de Montluc par les Allemands pour être assassinés. Dans tout le pays, quelques jours avant la Libération, les forces d’occupation avaient ainsi vidé les prisons françaises de résistants qui y étaient présents.
