A l’annexe de l’hôtel de ville de Lyon, il faut faire un choix…

A l’annexe, il faut faire un choix :

  • soit le travailleur est considéré comme un produit frais à mettre au réfrigérateur et les températures ne sont alors pas assez basses pour sa conservation ;
  • soit c’est un être humain et c’est 18°C minimum !

Voici les conditions de travail dans les locaux de l’annexe de l’Hôtel de Ville :

  • La chaudière est coupée le week-end, ce qui fait que le lundi matin, il faut la relancer, or, soit elle n’arrive pas à démarrer, soit elle disjoncte juste après sa mise en route.
  • De nombreux condensateurs (bloc chauffage des bureaux) ont été changés car ils ne fonctionnaient plus. Mais aucune amélioration n’a été ressentie pour certains bureaux voire ils ne bénéficient plus d’aucun chauffage.
  • Nous avons constaté de grosses variations de température au court de la journée, avec un condensateur qui chauffe puis au bout d’un moment soit s’arrête, soit se met à cracher de l’air frais.
  • Certains jours nous observons que le chauffage tourne un moment le matin puis s’arrête en cours de journée pour se rallumer ensuite le soir vers 17h30, voire une absence totale de chauffage sur l’entièreté de la journée.
  • Au 4ème étage, on observe des températures qui peuvent atteindre les 15°C dans un bureau, pourtant, les agents ont baissé les bras malgré les nombreuses alertes qu’ils ont pu faire, alors même que certains en tombent malades.
  • A contrario, certains bureaux sont trop bien chauffés. Ce qui veut donc dire que la répartition de la chaleur ne se fait pas correctement dans le bâtiment.
  • Climatisation en hiver et chauffage en été, les solutions sont inversées !

Un fonctionnement de la chaudière aléatoire ?

Au sous-sol de l’annexe se trouve un tableau de relevé des températures des bureaux. Dès qu’une alerte est émise sur le chauffage, les techniciens se basent sur ces données qui s’avèrent erronées car elles ne reflètent pas les véritables températures des bureaux.

Le record de température la plus basse a été atteint pendant les fêtes : pendant la semaine de Noël, un relevé a été effectué et a indiqué une température de 15°C et pour la semaine du jour de l’an, 10°C.

Un chauffage défaillant dans une passoire thermique !

Pour leur confort, de nombreux agents ont dû acheter par leurs propres moyens des soufflants pour se réchauffer et apporter un peu de confort thermique. Certains ont même investi dans des polaires chauffantes pour pouvoir travailler dans un environnement correct !

Nous subissons de même l’eau courante glacée dans les points d’eau dès que les températures extérieures deviennent négatives, car l’eau chaude est dorénavant coupée depuis la mise en place des économies d’énergie.

Mais la ville ne nous laisse pas seuls, car une formation intitulée « Entrainement Confort Sobre» a été mise en place à l’annexe. Une entreprise parisienne a été mandatée pour nous inculquer les règles de superposition de vêtements thermiques, comme par exemple de mettre un plaid avec une bouillotte dessous afin de nous apporter de la chaleur.

Le formateur était fier de nous annoncer que chez lui il chauffait à 15° et chez son responsable 13°. Mais là nous ne sommes pas à la maison, nous sommes au travail ! De qui se moque-t-on ? Notre réel besoin, c’est de pouvoir travailler dans de bonnes conditions, notamment thermiques. Nous nous interrogeons également sur le coût certainement faramineux d’une telle « farce de formation ».

Ainsi, les membres de la F3SCT demandent le rétablissement rapide du chauffage dans les locaux, à une température minimale ressentie de 19°C dans l’ensemble des lieux de travail et de convivialité. Cette température est celle définie par la ville de Lyon comme nécessaire et en lien avec son objectif de sobriété.

Nous demandons également qu’un audit énergétique soit fait ou si celui-ci existe, qu’il nous soit communiqué.

Le délai de réparation d’un système de chauffage défaillant ne saurait être un argument pour l’employeur qui doit dans l’intervalle fournir des chauffages d’appoint homologués. Dans ce cadre, il est de la responsabilité de l’employeur d’évaluer et de prévenir les risques liés au froid et il “prend, après avis du médecin du travail et du comité social et économique, toutes dispositions nécessaires pour assurer la protection des travailleurs contre le froid et les intempéries.” (Article R4223-15).

Les recommandations de premier ordre concernant l’aspect thermique sont à consulter dans le rapport d’inspection de l’ACFI.

Pour rappel, les risques liés au froid sont la crispation, l’engourdissement des extrémités, la perte de dextérité ou de sensibilité tactile, les engelures, l’aggravation des maladies respiratoires (asthme, bronchite chronique), l’affaiblissement du système immunitaire et l’hypothermie. Travailler dans un environnement froid entraîne également un surcroît de fatigue et une irritabilité qui nuit au maintien de bonnes conditions de travail.

Pour Information :

L’Institut national de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) recommande une température minimale de 18°C. L’INRS a publié en novembre 2024 deux documents, un guide (Guide d’évaluation des risques liés aux ambiances thermiques [INRS, ED 6532]) et un outil d’évaluation, servant d’appui pour évaluer les risques liés à la chaleur et au froid. Il recommande par ailleurs des mesures de prévention, qui concernent l’aménagement des locaux et des postes, l’organisation du travail ou encore les vêtements et équipement de travail.

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