Les années 1930 – Le Front Populaire

La notion de Front Populaire est à nouveau à l’ordre du jour en 2024 suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale par le Président de la République.
Le Front Populaire victorieux aux élections de 1936 est l’aboutissement d’un long processus commencé après la première guerre mondiale.
Le premier acte de ce processus vient de la scission au sein du Parti Socialiste aboutissant en 1920 à la création du Parti Communiste et de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO). A la suite de l’exclusion de la CGT (des syndicats dirigés par des communistes ou des anarchistes), c’est la création de la CGTU au début des années 1920.
Ces années 1920 et 1930 voient la montée du fascisme en Europe avec la prise du pouvoir par Mussolini en Italie (en 1922) et par Hitler en Allemagne en 1933.
En France, on assiste à la progression des forces d’Extrême Droite aboutissant le 6 février 1934 à une manifestation factieuse tentant d’envahir l’Assemblée Nationale et de prendre le pouvoir. En réaction les forces politiques de gauche (Parti Communiste et Parti Socialiste) et les syndicats (CGT et CGTU) se mobilisent lors d’une grande journée de manifestations le 12 février. Ces manifestations massives mettent en échec les forces d’Extrême Droite et lancent le processus de réunification syndicale (réalisé en mars 1936 à Toulouse). Il faut noter le rôle important d’associations telles le Comité de Vigilance Antifasciste, la Ligue des Droits de l’Homme… dans ce combat. Au plan politique, des discussions entre les dirigeants du Parti Communiste et de la SFIO aboutissent en juillet 1934, au Pacte d’Unité d’Action Antifasciste. Le 14 juillet 1935 a lieu une immense manifestation à l’appel des syndicats CGT et CGTU, du Parti Communiste et de la SFIO rejoints par le Parti Radical et des associations antifascistes. Le comité d’organisation de cette manifestation, dirigé par le président de la Ligue des droits de l’homme Victor Basch est prolongé en un comité national pour le rassemblement populaire, chargé d’élaborer un programme commun et des accords de désistement dans la perspective des élections du printemps 1936. Ces élections voient la victoire des forces politiques de gauche dans le cadre du Front Populaire lors du scrutin des 26 avril et 3 mai 1936.
A partir du 11 mai 1936, des grèves éclatent d’abord dans les usines d’aviation puis s’étendent à tous les secteurs d’activité pour devenir une Grève Générale avec l’occupation des lieux de travail.
Le gouvernement du Front Populaire nommé le 4 juin joue un rôle afin que des négociations entre le Patronat et la CGT aient lieu. Dans la nuit du 7 au 8 juin 1936 sont signés les accords de Matignon : reconnaissance du droit syndical, augmentation des salaires, l’institution des délégué·es du personnel…
Quelques jours plus tard, une loi instaure les Congés Payés et une autre abaisse le temps de travail hebdomadaire de 48 à 40 heures. Ces mesures n’étaient pas prévues dans les accords de Matignon.
Ces avancées sont à mettre à l’actif du processus unitaire au sein de la CGT, politique et associatif et de l’action de grève avec les occupations des usines de plus de 2 millions de travailleurs et travailleuses bloquant l’activité économique du pays.

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