Un acquis obtenu en 1936 par la lutte syndicale !
Il est toujours bon de comprendre d’où on vient et où on va… Aujourd’hui, personne n’imaginerait que les congés payés puissent ne pas exister et pourtant… Il a fallu les grèves de mai-juin 1936 pour que le patronat et le gouvernement accordent, entre autres, les deux semaines de congés payés, de peur de perdre bien plus…
Mais que s’est-il passé ?
Le 3 mai 1936, le Front Populaire gagne les élections et provoque de par sa victoire un élan de revendications chez les travailleurs et travailleuses. Mouvements de grèves, occupations pacifiques des usines : plus de 2 millions de personnes revendiquent de meilleures conditions de travail. La France est paralysée et le patronat est dans l’obligation d’ouvrir des négociations. Les revendications portent sur la revalorisation des salaires, la limitation de la durée de travail à 40 heures par semaine… et les congés payés. Léon Blum perçoit l’importance de la demande « d’être payé à ne rien faire » et de profiter du temps libre. Il en fait l’un des sujets mis sur la table de ce qui deviendra les Accords de Matignon. Dans la nuit du 7 au 8 juin 1936, à l’hôtel Matignon à Paris, sont officiellement signés ces accords – dits de Matignon, entre le président du Conseil, Léon Blum, la confédération générale de la production française (l’organisation patronale ancêtre du MEDEF) et la CGT. La CFTC seul autre syndicat, ne signera pas ces accords.
Ces accords prévoient l’augmentation de 12 % des salaires la semaine des 40 heures et l’octroi de deux semaines de congés payés qui leur permettront de partir en vacances dès l’été 1936.
Des conquis sans cesse remis en cause !
Depuis quelques années, on assiste indéniablement à une régression sans précédent de nos acquis. L’offensive se situe très clairement dans le cadre de l’idéologie libérale qui a prévalu jusqu’en 1936. Les droits des fonctionnaires, des travailleurs et travailleuses dans l’entreprise, des personnes retraitées, des privé-es d’emploi, des étudiant-es, … sont systématiquement mis en cause. Notre Sécurité Sociale est pilonnée d’attaques, satisfaisant l’appétit des requins de la finance et du grand patronat.
Aujourd’hui plus qu’hier, nous devons nous organiser et nous mobiliser afin de défendre ce que nous avons obtenu par la lutte collective et obtenir de nouveaux droits. Une forte syndicalisation est le seul moyen de retrouver ce rapport de force favorable et qui a permis d’obtenir, à l’époque, de grandes avancées sociales.